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Ni ciel ni paradis

Béton, contreplaqué, vinyle, peinture, stylo et crayon de couleur. 2015. 45 x 65 x 280 cm.
Dans L'âge d'or et toutes ces conneries du passé.

Jouer. Créer et jouer. Créer en jouant. Jouer à créer. Voilà l’état d’esprit dans lequel j’ai réalisé l’œuvre intitulée « Ni ciel, ni paradis ». Le jeu de marelle, bricolé et crayonné, se déploie inhabituellement dans l’espace. Les cases deviennent des dalles et gagnent progressivement en hauteur alors que les valeurs augmentent.

Transgresser la forme traditionnelle des règles, voilà le geste de l’enfance comme étant celui de la subversion de l’autorité historique.

Et après la transgression et la subversion, vient la perversion, le moment où le jeu n’est plus un jeu.

Sous les apparences du jeu le plus célèbre des cours d’école apparaissent les anxiétés sociales d’un enfant-adulte liées à l’histoire et aux actualités : la guerre. L’installation en bois est un support précaire, les coups de crayons de couleur naïfs prennent un caractère nerveux, frénétique et tourmenté, la peinture qui dépasse les arêtes des dalles semble davantage le résultat d’une convulsion que d’une maladresse enfantine. Et les dalles, sur lesquelles figure une liste de milliers de noms de soldats morts pendant la Seconde Guerre mondiale, deviennent le support à un exutoire d’une réalité qui ne peut plus être intériorisée. Alors, à travers la déviance du jeu et déguisé sous l’art, apparait la torpeur d’un enfant qui ne veut plus jouer.

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